Hassan DARSI Né en 1961, à Casablanca. Vit et travaille à Casablanca, Maroc. http://universes-in-universe.org/eng/nafas/articles/2008/hassan_darsi Off des élections - nuancier politique OFF des élections est une proposition artistique, née des élections marocaines de septembre 2007, née de cette « attitude » et de cette aptitude de l’artiste à chercher l’indicible de ce « ON » relayé par les canaux officiels. « (…) il m’est apparu juste et nécessaire d’initier ce projet en vue de porter nos voix autrement », explique Hassan Darsi lorsqu’il initie ce nouveau projet. Off des élections a ainsi proposé sur un site internet , tout au long des mois qui le séparaient des élections, une série d’enregistrements de « voix », extraits de conversations glanées et archivées au hasard de rencontres et d’échanges. Ces fragments classés dans une soixantaine de répertoires tout aussi pragmatiques, qu’absurdes ou poétiques, restituent aux opinions leur vraie échelle. Mais qu’on ne s’y trompe pas, bien qu’inscrit dans un contexte politique, le projet n’en est pas moins une forme artistique, une forme qui prend sa source dans une « situation », ré-exploitée, détournée et réappropriée. Ainsi, juxtaposées aux énumérations des différents répertoires, les icônes (avion, lion, maison, dromadaire, clef, voiture…) permettant aux électeurs analphabètes d’identifier les différents partis politiques en lice pour les élections, deviennent des « totems » de l’absurde et illustrent - non sans ironie - l’abîme qui sépare les citoyens de leurs représentants élus. Une imagerie bien innocente et désuète détournée de son illusoire fonction pour devenir le Nuancier politique d’un « Off » d’artiste à la fois acerbe et éminemment poétique, mais aussi un projet artistique qui, dans sa structuration même, pourrait s’apparenter à un « réservoir » de ce qui compose le travail de l’artiste, comme de ce qui en est prétexte, depuis ces dix dernières années. C’est tout un monde de perceptions et de décalages que Hassan Darsi développe et questionne dans son travail. C’est ce qui se joue dans ses « superpositions », qu’elles opèrent par la dorure, la photographie, le texte, le son, l’image, l’objet, ou la cohabitation de tout ces « subterfuges »… Un « chantier » ouvert qui cherche finalement plus à créer Florence Renault-Darsi Expositions — rencontres et colloques — (sélection) |