Valérie Jouve Née en 1964 à Saint-Etienne. Vit et travaille à Paris. http://www.valeriejouve.com/
Valérie Jouve prend en photographie lhomme anonyme dans son paysage urbain. Mais en amont de limage reportage perçue comme un miroir de la réalité, elle crée des situations documentaires où la mise en scène relève dune dynamique. Un échange sétablit alors entre les figures, leurs espaces urbains et le spectateur qui y voit non pas une présentation mais une représentation du monde. A partir de ces images de la rue, elle opère des coupes, des découpes, a recours parfois à des logiciels ou fait des montages dans lesquels les figures si esseulées soient-elles, dialoguent entre elles par le biais de la séquence et finissent par créer une singulière chorégraphie. Parfois, lartiste demande à des " acteurs " - des personnes quelle connaît - , dintervenir dans la ville, sacrifiant à une légère théâtralité avant dobtenir un cliché quelle ne retouchera pas.
uvres exposées : Les deux photographies " Les personnages avec " présentées séparément, font appel à des amies de lartiste. Lune se trouve seule, statique au premier plan, laissant derrière elle une large part à des immeubles ; lautre, également au premier plan, traverse un pont comme les quelques passants alentours. Chacune de ces femmes semble perdue dans ses pensées si bien que " les personnages avec " qui elles sont sensées se trouver apparaissent plus être les fantômes qui les hantent que ceux de lagitation de la ville. Le polyptyque que forme les vingt-quatre panneaux de Sans titre, Sortie de bureaux marque également lidée dune présence/absence. Affairée, galopant, chacune des vingt-quatre figures se détachant sur un fond monochrome gris, souligne la solitude de " lhomme pressé " et si les barres dimmeubles ne sont pas visibles cette fois à larrière-plan, elles sont largement imaginées. Dans Sans Titre, Parcours, des inconnus font des va-et-vient sur des marches de buldings, viennent den sortir ou vont pour y entrer. Lensemble est cette fois constitué de six photographies peuplées de une à quatre personnes. Certaines sont de dos, dautres de face et donnent à voir, malgré elles, une sorte de ballet du quotidien où le corps est devenu un passage. Par des décalages subtils, le travail de Valérie Jouve capture la part dhumanité quil reste aux hommes des " grands ensembles " qui, bien quils peuvent parfois en revêtir lapparence, se refusent, sans doute par nature, à devenir des robots. C.Desbordes |
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Sans titre, les personnages avec Andréa Keen - 2000-2001 - photographie -
(124/99cm) Courtesy Galerie Anne de Villepoix, Paris.
Au fond : Natacha Lesueur - Sans titre - photographie - (2001).
Courtesy Galerie Praz Delavallade, Paris. |
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Sortie de bureaux - 1998-2001 - photographie - (24 pièces).
Courtesy Galerie Anne de Villepoix, Paris |