Antal Lakner
Né en 1966 à Budapest. Vit à Budapest
Antal Lakner travaille avec des modèles grandeur nature. Il considère, lui aussi, que la frontière entre la fiction et le réel est perméable. Dans ses travaux, l’existant et l’inexistant se mêlent aux formes de la connaissance scientifique et hypothétique. Il en témoigne les projets caractéristiques de son travail dans ces dernières années.
Cette année, dans le pavillon hongrois de la Biennale de Venise, Antal Lakner présente des appareils de musculation dans le cadre du projet " Iners ". Ces instruments relient des gestes quotidiens au body building en modélisant des travaux ménagés peu appréciés qui, associés à la détente, prendront un sens contraire. Si l’activité de scier, de peindre des murs et de brouetter nous muscle, elle peut aussi devenir un moyen du body building et servir ainsi l’esthétique et la santé.
Dans sa série présentée à Sète, il utilise les méthodes scientifiques de la modélisation. Il y applique les moyens de présentation et l’univers visuel des congrès de médecine, de chimie et de pharmacologie. Il nous fait ainsi croire à l’existence des plantes qu’on ne trouve pas en ce moment dans la nature, mais dont la création semble justifiée sur notre planète compte tenu de notre façon de vivre et de notre conception du monde.
Car les organismes d’Antal Lakner peuvent nous guérir, leur raison d’être réside justement en leur absence dans notre univers actuel. Il manque dans notre quotidien des organismes qui exigent la symbiose, les soins et la dépendance par rapport à l’homme. Le rôle de ces activités consiste à modifier notre comportement et à apaiser ainsi notre existence.
Dans son travail, le genre de la fiction scientifique devient un miroir, le reflet des anormalités de notre existence actuelle. En effet, l’incertitude – émanant de nos doutes – éprouvée à la vue des oeuvres, n’est autre que de l’espoir, un aspect de la reconnaissance d’une solution.