Sans titre - 2001 - photographie (onze pièces 129/110cm).
Courtesy Galerie Praz Delavallade - Paris.
Natacha Lesueur
Née en 1971. Vit et travaille à Nice.
http://www.natachalesueur.com/

Le travail de Natacha Lesueur s’appuie sur le corps de la femme, parfois son propre corps qu’elle orne ou stigmatise, de façon récurrente, d’aliments, de matières organiques avant de le prendre en photographie. Entre attirance et répulsion, ses clichés ne laissent pas indifférents, d’autant qu’elle " s’attaque " généralement à des parcelles du corps plutôt qu’à sa totalité : les jambes sont enduites de crépine de porc dessinant des collants, les cheveux sont pris dans de la peau de poisson formant des chignons… Ses atours posent alors la question du goût, de la mode, ou du dégoût via la trivialité que suggère nos besoins organiques.
Formée à la Villa Arson de Nice, son œuvre n’est pas exempte de références, de Titien à Cindy Sherman. Mais à la différence de cette dernière, elle ne s’intéresse pas à la photographie en tant que catégorie plastique à part entière, la traitant plutôt comme une composition picturale ainsi que l’attestent les grands formats, les couleurs improbables, les cadrages redevables à l’abstraction américaine du hard edge… Elle joue par contre sur un certain réalisme photographique qui brouille les catégories vrai/faux, essence/apparence…
Oeuvres exposées :
Sans titre (11 photographies)
Sans titre (1 photographie)
A mi chemin entre le monstrueux et l’amusement voire le burlesque, la série de photographies donne à voir des bouches maquillées qui ont troqué leurs dents contre des graines de toutes sortes. Chaque dentition en offre une variété différente, comme pour signifier qu’il y a autant de " séductions " que de bouches, tout en renforçant l’effet générique produit par l’imagerie sérielle.
Dans (…), réalisé cet été, le corps est pour la première fois montré dans sa globalité, mais toujours sans visage , sans identité. Il occupe un intérieur, un espace intime et est loin d’être donné d’avance. L’image impose en effet un réglage lié à l’intrusion du test optique distançant son aspect glamour, et cette acuité d’observation permet in fine de voir poindre sur l’épiderme des rougeurs engendrées par un cataplasme à la moutarde. Les œuvres de Natacha Lesueur où le corps est tantôt agressé, tantôt magnifié, nous invitent à réfléchir sur nos a priori esthétiques, perturbant une certaine " hygiène de la vision ", entre violence et tendresse.
C. Desbordes

Sans titre - 2001 - photographie (1 des onze pièces 129/110cm).
Courtesy Galerie Praz Delavallade - Paris.


Sans titre - 2001 - photographie.


"Léger Différé"
Exposition du 26 OCTOBRE au 30 DÉCEMBRE 2001
CENTRE REGIONAL D'ART CONTEMPORAIN LR - 34200 SETE